À l’heure actuelle, le fioul alimente encore les chaudières de nombreux foyers en France. Ils seraient près de 3,5 millions à utiliser quotidiennement cette énergie fossile, qui est dans le collimateur des pouvoirs publics. En novembre 2018, le Premier Ministre Edouard Philippe annonçait la fin du chauffage au fioul « dans dix ans ». Depuis, les mentalités commencent effectivement à évoluer, bien que la transition énergétique se fasse relativement timide dans la plupart des foyers. Pourtant, des solutions performantes et écologiques existent, avec l’assurance d’une rentabilité exceptionnelle. Retour sur les avantages de la pompe à chaleur air eau , et sur les bienfaits de la transition énergétique pour les foyers concernés.
Pourquoi le fioul pose-t-il problème ? Le fioul domestique est une « énergie fossile » au même titre que le gaz, le charbon ou le gaz de schiste. Ces énergies fossiles demeurent actuellement indispensables à notre quotidien. On pense bien sûr dans un premier temps au chauffage, mais l’énergie fossile alimente également tout ce qui relève du transport ou de la production industrielle. Cette solution ne peut être viable sur le long terme. Premièrement, les énergies fossiles constituent des ressources terrestres non renouvelables. L’extraction et la transformation des combustibles fossiles pour les besoins de la consommation provoquent invariablement des émissions de gaz à effet de serre en grande quantité.
Lors de la conférence pour le climat organisé à Paris en 2015, un accord international a fixé comme objectif une limitation du réchauffement climatique mondial entre 1,5°C et 2°C d’ici à 2100. Pour y parvenir, il faudra remplacer progressivement les énergies fossiles par des énergies renouvelables. De fait, la pompe à chaleur peut constituer une excellente alternative à une vieille chaudière au fioul, ou à une chaudière au fioul à condensation. Voici pourquoi.
Qu’est-ce qu’une pompe à chaleur et pourquoi est-elle si efficace ? Aujourd’hui, deux systèmes de chauffage performants ont la cote : les chaudières au gaz à condensation (qui permettent d’obtenir un rendement très élevé jusqu’à 110%), et les pompes à chaleur air-eau (pouvant atteindre un rendement égal à 300%).
Les deux systèmes sont performants, même s’il est vrai que la pompe à chaleur air-eau dispose d’un atout non négligeable : elle fonctionne selon un système à énergie renouvelable, ce qui n’est pas le cas de la chaudière gaz à condensation, qui utilise une énergie fossile non-renouvelable.
C’est sans doute pour cette raison qu’on la retrouve davantage dans les constructions neuves, car elle permet une réduction importante de la facture énergétique annuelle.
Concrètement, une pompe à chaleur air-eau récupère les calories contenue dans l’environnement pour les transformer ensuite en chaleur, qui va ensuite circuler dans l’eau de chauffage. C’est ce qu’on appelle un système « aérothermique ». La PAC air-eau est constituée de deux modules, reliés entre eux par un fluide frigorigène ou eau glycolé : le premier module est une unité extérieure, placée généralement dans le jardin. L’unité intérieure, quant à elle, est raccordée au réseau de radiateurs et va diffuser la chaleur dans toutes les pièces de l’habitation. On pourra également coupler cette unité intérieure avec un plancher chauffant.
Dans la plupart des cas, le rendement offert par la PAC air-eau permet au système de fonctionner en complète autonomie et d’obtenir à terme une température stable dans toutes les pièces. Néanmoins, cet équipement est particulièrement sensible aux variations de température. En d’autres termes, si vous habitez une région froide où les températures ne dépassent pas les -7°C en hiver, le rendement de votre équipement sera beaucoup plus faible. Et vous aurez nécessairement besoin, à ce moment-là , de connecter votre PAC air-eau à un système de chauffage d’appoint électrique. D’où une facture de chauffage plus élevée ! Dans l’idéal, sachez que vous n’aurez à payer que l’électricité nécessaire pour que le fluide caloporteur puisse circuler normalement.
Quelles sont les aides spécifiques à l’achat d’une PAC air-eau ? Il paraît important de savoir que le coût d’une pompe à chaleur est plus important que celui d’une chaudière au gaz à condensation. On estime généralement le coût de l’équipement (avec pose comprise) entre 8 000 et jusqu’à 18 000 euros dans certains cas. Cette charge est susceptible de varier selon la nature de votre projet, la marque de la PAC ainsi que les caractéristiques choisies (souhaitez-vous produire uniquement du chauffage, ou bénéficier également d’une production d’eau chaude ?
Souhaitez-vous une fonction rafraichissement pour l’été ? Etc..). Dans tous les cas, sachez que vous n’êtes pas seul pour affronter cette dépense : plusieurs aides et subventions sont là pour vous aider à diminuer considérablement la charge de votre investissement.
Pour bénéficier au maximum de l’aide du gouvernement, vous devez être « éligible », c’est-à -dire répondre à certains critères, notamment des critères techniques. Par exemple, vous devrez impérativement avoir fait réaliser les travaux d’installation par un professionnel titulaire de la qualification RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Votre équipement doit être certifié NF PAC ou disposer du label EHPA ou Eco-label européen. Vous devrez également vous assurer de l’efficacité théorique de votre équipement sur une année, représenté par l’indice Etas (efficacité énergétique saisonnière) exprimé en pourcentage. Pour une pompe à chaleur basse température par exemple, cet indice doit s’élever à 126%.
Quelles sont les aides en vigueur à l’heure actuelle :
La prime énergie : cette aide peut être proposée par EDF vous permet d’obtenir jusqu’à 4 500 euros de prime pour le remplacement d’une chaudière vétuste au fioul par un équipement à énergie renouvelable – autre qu’à condensation. L’éco-prêt à taux zéro : ce prêt fait l’objet d’une convention entre l’État et certains organismes bancaires. Il est notamment accordé aux occupants, propriétaires et copropriétaires (sous condition de réaliser au moins deux travaux d’économies d’énergie distincts). Le montant global de cette aide peut ainsi s’élever jusqu’à 20 000 euros pour deux travaux, et jusqu’à 30 000 euros pour trois travaux effectués. Le taux de TVA réduit à 5,5% : cette aide existe depuis 2014, et concerne les fournitures et la main d’œuvre pour l’installation d’une pompe à chaleur air-eau. Là aussi, plusieurs contraintes existent : le logement doit être construit depuis au moins deux ans, et être la résidence principal ou secondaire des demandeurs. Le crédit d’impôt pour la transition énergétique : grâce à cette mesure fiscale, vous allez pouvoir déduire vos dépenses énergétiques de vos impôts en grande partie. Pour bénéficier de cette aide, votre PAC air-eau devra présenter un coefficient COP égal ou supérieur à 3.4. Notez en fin de compte que la plupart de ces aides financières peuvent faire l’objet d’une cumulation. A l’exception des aides fournies par l’ANAH et la prime énergie.